Nos séniors flanchent au deuxième match

Un chef-d’œuvre en guise de conclusion
La Verte Chasse a été le théâtre d’un très bon derby samedi. Du spectacle, de l’engagement et des buts dont le dernier est un petit bijou.

«Basan, il est comme ça! Un jour, il te rate le plus facile; et le lendemain, il te réussit des merveilles. Ce type reste un point d’interrogation mais quand il est bien, il est vraiment bien.» Sébastien Terlin restait bouche bée, à l’issue de la rencontre de samedi, en repensant à la reprise de volée de son attaquant réserviste qui permettait à Belœil de remporter le derby à trois minutes du terme. Car la différence s’est faite sur cette volée d’Islam Basan qui, à elle seule, valait le voyage. Et en une semaine, l’ailier de l’Union est passé du statut de malheureux à celui de bienheureux: «Dimanche dernier, à Fontaine, j’ai la balle de la victoire mais seul devant la ligne, je plaçais le ballon au-dessus. C’était simple mais j’ai raté! Je voulais me rattraper et j’étais motivé au moment de rentrer. Quand j’ai vu le centre arriver, je ne me suis pas posé de question. J’ai tenté la volée, le reste – le but, mon explosion de joie, celle de mes équipiers et les trois points – est juste magnifique.»

Dans un derby halentant joué devant une belle chambrée de spectateurs, ça débutait pourtant mal pour les visiteurs. Crêteur donnait raison à son coach de le titulariser à la place de Castelain; il se trouvait à la réception d’une balle dégageait des poings par Fagnot, son lob astucieux étant parfait: 1-0! «Notre premier quart d’heure a été bon, notait Patrice Meurant. On a gagné les duels, on a proposé du jeu et on a marqué méritoirement… Après, tout s’est effondré car on a joué sur nos acquis, sur notre avantage d’un but et Belœil a pu rentrer dans le match.»

Un Belœil jusque-là très timide. «Osez jouer, les gars!», lançait ainsi à 1-0 «Seb» Terlin, histoire de débrider ses troupes. Lucas secouait alors le cocotier, Delval aussi. Le jeu était plus fluide mais comme le craignait son coach, Belœil était alors sous la menance des contres locaux. L’illustration parfaite à la 32e avec Collie qui lançait Alliotte dont le centre ét repris par Crêteur mais Fagnot évitait du pied le doublé. Un arrêt déterminant puisque soixante secondes plus tard, Tangle chipait le cuir à Nowak et isolait Lucas qui la jouait intelligemment une fois devant Dubois pour transmettre à Zeghers: 1-1. Et à la 43e, le scénario se répétait: la défense locale jouait mal le hors-jeu, Wantiez lançait Elo qui lobait Dubois: 1-2, trop simple! «Comment peut-on se prendre de tels buts avec une défense si expérimentée? Motte, Quivy, Spinelli, ce sont des mecs qui ont l’expérience de la nationale, s’exclamait Patrice Meurant. Je ne suis pas content car ces buts, on les donne; c’est cadeau! Néanmoins, on a bien repris après la pause.»

«Déçu mais je m’incline…»
Péruwelz poussait en effet et égalisait par Garcia-Dominguez d’un coup franc magistral: «J’avais prévenu qu’il ne fallait pas commettre de bêtes fautes aux abords des 16 mètres mais on est tombé dans le panneau. Quand tu as en face un joueur qui a un tel pied gauche, tu le paies cash», regrettait le coach belœillois. «À 2-2, je pensais qu’on allait se servir de notre expérience pour enfoncer Belœil mais je me suis trompé car c’est notre adversaire qui a été plus malin… en jouant avec l’arbitre», disait amèrement Patrice Meurant qui faisait allusion à l’exclusion de Gomis.

Entré au jeu vingt minutes plus tôt, l’ailier se prenait une seconde jaune, signe de la nervosité locale. «J’avais peur qu’on soit dépassé à ce niveau-là par Péruwelz mais en fin de compte, sauf le premier quart d’heure où j’ai senti de la tension dans mon équipe, c’est notre adversaire qui a semblé ne pas savoir gérer les événements», narrait Terlin qui n’avait plus qu’à exulter de joie à la 87e après le geste splendide de Basan sur le centre en cloche de Flament. Voilà deux changements payants: l’élève Terlin aurait-il donné la leçon au maître Meurant? «Comme Julien Colinet, Islam et Gilles étaient déçus de ne pas débuter mais je leur ai expliqué et ils m’ont montré que j’allais devoir me gratter la tête à l’avenir car ils ont apporté ce que je voulais.» Voilà comment gérer un groupe! Sébastien apprend vite: «C’est un bon entraîneur, on le sait; il n’a pas été champion de la P2 pour rien; ses changements ont relancé son équipe mais que dire de ce but de Basan! Remarquable et je m’incline devant ça! Quand je vois ça, je dis juste chapeau même si je suis déçu.»

L’exclusion de Gomis faisait débat

Le tournant du derby restera la rouge de Fara Gomis avec un son de cloche différent dans les deux camps. D’abord «Seb» Terlin: «Si elle est méritée? Oui, je pense! Encore est-il qu’elle nous a été utile car Gomis sait faire exploser une défense; et comme mon latéral droit était en difficulté, la rouge a doublement joué en notre faveur.» Son médian axial, Max Leroy, acquiesçait: «Péruwelz dira que c’est sévère mais si l’on regarde les fautes séparément, c’est jaune à chaque fois…» Et jaune plus jaune, ça fait rouge même si on n’est sur le terrain que depuis 20 minutes: «Le garçon est jeune, est impétueux, voulait bien faire mais il n’a pas tous les torts non plus, disait, de son côté, Patrice Meurant. L’arbitre est tombé dans le panneau dressé par des Belœillois qui ont joué les finots. Dès le premier duel de Fara, son adversaire s’est roulé par terre alors qu’il n’y avait rien. J’ai dit à Seb que c’était exagéré de voir cela… Averti, mon joueur aurait dû se contenir, il n’a pas su le faire et ça a pesé lourd. Mon plan de bataille était Gomis, de faire mal grâce à sa vitesse et sa percussion mais j’ai été contré par un coach et une équipe qui ont bien montré qu’ils avaient du foot dans les pieds et que si on le laisse jouer, leur entrejeu est très bon. Il faudra tenir compte de Belœil.»

Péruwelz FC A – RUS Beloeil A : 2-3
Buts : 8′ Créteur (1-0); 32′ Zeghers (1-1); 43′ Elo (1-2); 60′ Garcia-Dominguez (2-2); 83′ Basan (2-3)
Péruwelz : Dubois, Quivy, Meurant, Beugnies (75′ Guelton), Alliotte, Garcia-Dominguez, Collie, Nowak, Créteur (53′ Gomis), spinelli (84′ Castelain), Motte.
Beloeil : Fagnot, Vandenberghe, Germyns, Leroy, Lucas (64′ Basan), Zeghers, Richet, Elo (61′ Flament), Wantiez, Delval (65′ Colinet), Tangle
Cartes jaunes : Vandenberghe, Alliotte, Spinelli, Dubois, Collie, Gomis
Carte rouge : 71′ Gomis (2j.)


CS Lens – Peruwelz FC B : 1-0

Les locaux vont se mettre plus rapidement en route que leurs adversaires. Dès la 8e, suite à un coup franc bien délivré, c’est l’ouverture du score. Dans la foulée, Lens bénéficie d’un coup de réparation, mais en galvaude la transformation. À la demi-heure, Péruwelz se retrouve à dix suite à une carte rouge méritée. Les joueurs visiteurs se payent néanmoins deux belles occasions, mais sans résultat au marquoir. À l’heure de jeu, nouveau coup dur, dans tous les sens du terme, pour Péruwelz B qui subit une seconde expulsion. Néanmoins, l’équipe s’ébroue enfin et se procure quelques occasions. Un penalty aurait même pu leur être accordé en toute fin de rencontre pour une faute de main que l’on dit évidente et qui ne sera pas sanctionnée.

Le match vu par Sébastien Wouters (coach de Lens) : « Nous avions bien débuté le match mais nous avons loupé un penalty cinq minutes après notre but. Malgré son infériorité numérique, Péruwelz est resté dangereux jusqu’à la dernière seconde. »

Le match vu par Jonathan Krys (coach de Péruwelz) : « J’ai vu un vrai bloc quand nous étions réduits à neuf. A la toute dernière minute, nous devions normalement obtenir un penalty sur une faute de main. Dommage que nous sommes passés à côté de notre premier quart d’heure. »

But : 9′ Meulenyzer (1-0)
Lens : Lauro, Meulenyzer, De Smet, Forge, Kolovits, Boite (83′ Lambert), Foucart, Denègre, Errico (55′ Friant), Fermeuse, Denis
Péruwelz : Foulon, Fontaine, Gossiaux, Hainaut, Destrebecq, Moneuse (60′ Dufief), Wérion, Scullier, Altruy (75′ Tevel), Mauroy (5′ Hennebert), Kaba Butanya
Cartes rouges : 20′ Gossiaux, 60′ Fontaine, 80′ Forge (2j.)


(© Source : lavenir.net – Nord Eclair édition du 31/08/15)